Les parents se demandent souvent : « Comment puis-je élever mes enfants de la meilleure façon ? »

La meilleure chose que puisse avoir un enfant est sans aucun doute des parents stables, pleins d’amour et de tolérance (qui acceptent ce qui n’est pas parfait).

Quelle quantité de contrôle ?

La première chose, et la plus importante, pour élever vos enfants, c’est de savoir comment les éduquer sans les briser (leur nuire émotionnellement de sorte qu’ils perdent espoir et confiance). Vous voulez élever votre enfant de façon à ce qu’il puisse prendre soin de lui-même et que vous n’ayez pas constamment besoin de contrôler ce qu’il fait. Sa bonne conduite, sa santé et son bonheur dépendent de votre aptitude à vous y prendre correctement.

Les enfants ne sont pas des chiens. On ne peut pas les éduquer comme si on dressait un chien. Les enfants ne sont pas une race animale à part, distincte de l’Homme. L’enfant est un homme ou une femme qui n’a pas atteint son plein développement.

Que diriez-vous si l’on vous malmenait avec force, si l’on vous donnait constamment des ordres et si l’on vous empêchait de faire ce que vous voulez ? Vous vous sentiriez en colère et bouleversé si quelqu’un vous faisait cela. C’est la même chose pour un enfant, mais parce qu’il est petit, il a peur de dire ou de faire quoi que ce soit pour montrer qu’il n’aime pas ce qui lui arrive. Mais c’est la façon dont on traite généralement les enfants. L’enfant ne riposte pas, car il sait qu’il n’est pas assez grand. Donc à la place, il va par exemple salir le sol, interrompre votre sieste ou détruire la paix dans votre foyer. C’est le comportement habituel des enfants. Mais il n’est pas nécessaire que cela se produise.

L’autodétermination signifie qu’une personne a le choix et peut décider de ce qui lui arrive, de ce qu’elle veut faire, et ainsi de suite. Quand une personne fait preuve d’autodétermination, elle a aussi confiance dans sa capacité à contrôler son entourage et ses relations avec les autres. Tout enfant a le droit de faire preuve d’autodétermination.

La douceur et l’amour de l’enfant continueront tant qu’il restera libre d’exercer son autodétermination. Si vous interférez avec son autodétermination, vous interférez avec sa vie.

Une raison pour laquelle vous pourriez devoir interrompre le droit de l’enfant de décider par lui-même serait s’il y avait un danger autour de lui. Dans ce cas, en tant que parent, vous devriez faire en sorte que le milieu dans lequel il vit ou joue ne comporte rien qui puisse lui faire du mal. Par exemple, vous pourriez clôturer votre cour afin que votre enfant ne puisse pas courir dans la rue.

Certaines personnes ont été élevées de façon si inadéquate en tant qu’enfants qu’elles pensent que le contrôle est la chose la plus importante dans l’éducation d’un enfant. Mais si vous contrôlez obstinément un enfant, vous allez le rendre apathique, émotion où il ne se soucie plus du tout de quoi que ce soit. Il va être obéissant et faire ce que vous lui dites, mais il aura perdu son autodétermination et il ne sera pas un enfant heureux.

Donc quand vous élevez votre enfant, vous devez éviter de l’« éduquer » de cette manière. Votre enfant commence vraiment sa vie en étant amical et aimable envers les autres. Il va aussi naturellement agir d’une manière calme et gagner le respect. Mais dans une période de temps relativement courte, s’il n’est pas traité correctement, l’enfant se révoltera (se fâchera contre l’autorité). Cette révolte pourrait devenir si mauvaise qu’il pourrait causer énormément d’ennuis. Il pourrait faire beaucoup de bruit et des choses qui montrent qu’il ne se soucie pas des autres personnes. Il peut être négligent avec ses possessions ou se salir et ne pas se laver. Il fera tout ce qu’il peut pour vous embêter.

Donc si vous essayez seulement d’éduquer et de contrôler un enfant, vous perdrez son amour. Et si vous continuez à contrôler et à éduquer votre enfant, vous pourriez finir par perdre l’enfant à jamais.

Voici un test que vous pouvez faire : laissez votre enfant s’asseoir sur vos genoux. Il restera assis là, tout à fait joyeusement. Maintenant, entourez-le de vos bras et tenez-le pour le faire rester là et le maintenir assis. Faites-le alors qu’il ne manifestait aucune intention de s’en aller. Il se mettra instantanément à s’agiter. Il se débattra pour partir. Il se mettra en colère. Il va pleurer. Mais rappelez-vous qu’il était heureux avant que vous ne commenciez à le tenir et à le faire s’asseoir là.

Ce sont vos efforts pour « éduquer » et contrôler votre enfant qui vont le faire protester et agir exactement comme il le fait quand vous essayez de le maintenir sur vos genoux.

Si vous avez déjà éduqué, contrôlé, accablé et empêché votre enfant d’avoir ses propres possessions et ce genre de choses pendant un certain temps, vous pourrez avoir des difficultés quand vous commencerez à lui permettre de faire quelque chose. Si, après l’avoir contrôlé, vous essayez de lui rendre sa liberté, il peut être soupçonneux et avoir du mal à essayer de s’y adapter.

Disons que vous l’arrêtiez toujours quand il faisait du vélo, parce qu’il allait « peut-être se faire mal ». Puis, tout à coup, vous lui donnez un vélo et lui dites d’en faire. Cela lui prendrait un peu de temps pour surmonter le contrôle forcé antérieur et pour réussir à faire du vélo.

Si vous laissez votre enfant faire preuve d’autodétermination et lui apprenez à avoir confiance en lui et si vous n’essayez pas constamment de l’éduquer et de le contrôler, il ira bien. Et si vous vous y prenez ainsi, vous allez finir par avoir un enfant gentil, qui se comporte bien et qui est attentionné. Et, encore plus important, vous aurez aussi un enfant qui vous aime.

Il est beaucoup plus facile et nettement mieux pour l’enfant de ne pas lui donner constamment des ordres et des instructions, mais de l’aider à développer une grande autodétermination et une grande confiance en lui.

Les affaires d’un enfant

Une autre chose à se rappeler, c’est que quand vous donnez quelque chose à un enfant, c’est à lui. Ce n’est plus à vous. Cela lui appartient maintenant. Cela inclut ses vêtements, ses jouets et sa chambre. Ce qui lui a été donné doit rester sous son propre contrôle seulement. Il peut finir par mettre en pièces sa chemise, détruire son lit ou casser son camion de pompiers, mais ce qu’il fait avec ses affaires ne vous regarde pas.

Que diriez-vous si quelqu’un vous offrait un cadeau de Noël pour vous expliquer, ensuite, jour après jour, ce que vous devez en faire et même vous punir quand vous n’en prenez pas soin comme le souhaite la personne qui vous l’a donné ? Vous détruiriez ce cadeau.

Donc, quand on interfère avec les affaires d’un enfant, ce qu’il va commencer à faire, c’est vous faire perdre votre sang-froid. C’est sa revanche. Il va pleurer. Il va vous harceler. Il va casser vos affaires. Il va renverser « accidentellement » son lait. Et il va aussi faire exprès de détruire ce que vous lui avez donné et à propos de quoi vous lui avez dit d’en prendre soin et de ne pas faire ceci ni cela. Pourquoi ? Il lutte pour son autodétermination.

Donc, lorsque vous donnez à votre enfant quelque chose, sachez que cela lui appartient désormais.

Le droit de l’enfant à contribuer

Vous devez donner à votre enfant le droit d’apporter sa contribution.

N’importe quel être humain sent qu’il est tout à fait capable de faire des choses et de les faire correctement, aussi longtemps qu’il est autorisé à faire autant ou plus de choses pour les autres que celles qui ont été faites pour lui.

Vous, en tant que parent, contribuez naturellement plus à votre enfant qu’il contribue en retour. Vous lui donnez de la nourriture, une maison où vivre, des vêtements, des livres, des jouets, de l’argent et votre amour. Comme il n’est encore qu’un enfant, il ne peut pas vous donner en retour autant que vous lui donnez.

Dès que votre enfant voit qu’il reçoit plus que ce qu’il donne, il peut être malheureux. Il va essayer de contribuer davantage. Mais s’il n’est pas autorisé à le faire, il sera en colère contre vous et il peut même se mettre à ne pas vous aimer.

En ne se rendant pas compte de ce qui se passe, vous pouvez essayer de vous occuper de la révolte (réaction contre l’autorité) de votre enfant en lui apportant davantage votre contribution. Mais il se peut alors, parce qu’il est maintenant encore plus incapable de vous apporter une contribution équivalente à celle que vous lui apportez, que votre enfant se révolte encore plus. Si ce cycle se poursuit, votre enfant pourrait devenir apathique. Vous devez donc laisser votre enfant vous apporter sa contribution.

Cependant, vous ne pouvez pas lui ordonner de contribuer. Vous ne pouvez pas lui ordonner de tondre la pelouse puis de considérer cela comme une contribution. C’est lui qui doit déterminer ce que sera sa contribution puis l’apporter. S’il est amené à faire quelque chose pour contribuer qu’il n’a pas choisi lui-même, ce n’est pas la sienne. Lui dire quoi faire pour contribuer est perçu comme davantage de contrôle de votre part.

Même un bébé contribuera en essayant de vous faire sourire. Il fera l’intéressant. Quand il sera un peu plus âgé, il dansera pour vous. Il vous apportera de petits cadeaux, comme des bâtons qu’il a trouvés par terre, ou une pierre ou bien une feuille. Il va essayer de répéter les mouvements que vous faites avec vos mains ou votre corps pour vous aider quand vous travaillez. Par exemple, il va essayer de vous aider à pousser l’aspirateur ou à remuer le mélange dans un bol quand vous êtes en train de faire un gâteau.

Si vous n’acceptez pas les contributions de votre bébé ou de l’enfant, comme ces sourires, ces danses, ces bouts de bois ou ces gestes, vous aurez commencé à arrêter la contribution de votre enfant. Et si vous arrêtez ses contributions, il va alors commencer à devenir anxieux. Il va faire des choses bizarres avec vos affaires pour qu’elles vous « conviennent » mieux. Par exemple, il pourrait décider que la moquette aurait l’air mieux avec de l’encre dessus ou que le mur aurait l’air plus joli avec un dessin au crayon. Mais si vous criez ou le punissez pour l’avoir fait, c’est la pire chose que vous puissiez faire.

Laissez simplement votre enfant contribuer et tout ira beaucoup mieux.

Comprendre comment la famille fonctionne

Comment un enfant peut-il savoir comment vous apporter sa contribution s’il n’a, en fait, aucune idée de la façon dont votre foyer fonctionne ?

Même si vous ne pouvez rien faire de plus que d’accepter les sourires, les danses et les petits « cadeaux » de votre enfant quand il est très jeune, dès qu’il peut comprendre, on devrait tout lui expliquer sur la façon dont la famille fonctionne et comment un ménage fonctionne.

Vous pourriez lui expliquer que la famille est un petit groupe de personnes qui travaillent ensemble pour aider la survie de chacun de ses membres et qui s’aident les unes les autres à aller de l’avant et à mieux réussir dans la vie. Vous pouvez lui expliquer d’où vient son argent de poche. Vous pourriez lui dire ce qui se passe pour que de la nourriture soit sur la table pour tout le monde, d’où viennent ses vêtements, ce que vous devez faire pour que la maison soit propre et ce que fait la famille pour posséder une voiture et l’entretenir.

Vous lui dites que papa travaille. Papa passe des heures en utilisant ses mains et sa pensée pour travailler dur et il gagne de l’argent. Cet argent est utilisé pour acheter la nourriture que vous mangez tous. On s’occupe de la voiture, car cela coûte beaucoup d’argent de remplacer une voiture. Vous pouvez expliquer à l’enfant que si la maison est calme, et que si on s’occupe bien de papa, papa va mieux travailler, ce qui permet d’avoir de la nourriture, des vêtements et des voitures.

En d’autres termes, donnez à votre enfant une explication complète de tout ce qui concerne la famille, le travail et le jeu d’une manière qu’il puisse comprendre.

Si votre enfant s’est révolté, il se peut qu’il continue de se révolter pendant un moment. Mais si on lui explique le sujet de la famille et qu’il sait ce que vous cherchez tous à accomplir en tant que groupe, il finira par comprendre la famille et en faire partie et à travailler avec vous pour vous aider à ce que toute la famille aille encore mieux.